WOYZECK


« Chaque homme est un abîme, on a le vertige quand on s’y penche dessus. » Georg Büchner
Malgré les efforts, le théâtre sort très rarement de l’entre-soi, et la plupart du temps il parle la langue d’un cercle d’initiés. Pourtant, le jeu, le rite et la narration sont nécessaires à tout être humain, au même titre que la nourriture et le sommeil. Avec Woyzeck – « premier prolétaire sur une scène de théâtre » – nous souhaitons porter le théâtre aux personnes en migrations, comme on offrirait un toit ou des soins médicaux. Construit comme une tragédie contemporaine, chaque représentation prévoit la création d’un chœur d’amateurs, choisi parmi les habitants, dialoguant avec les artistes.
Longtemps considéré comme une écriture éclatée, anticipant les formes ouvertes du drame contemporain, Woyzeck présente en réalité une narration cohérente : celle d’un féminicide. Un récit qui éclaire les réactions en chaine aboutissant à la mise à mort d’une femme : une voix chuchote à Woyzeck qu’il faut « saigner la chienne » et, comme une marionnette guidée par des fils invisibles, il tue Marie à coups de couteaux. A travers une composition organique et non-linéaire, Büchner nous livre une réflexion sur la nature du mal et sur notre rapport à l’invisible.
D’après Woyzeck de Georg Büchner
Mise en scène Luca Giacomoni
Traduction Jean-Louis Besson et Jean Jourdheuil
Production Why Theatre / Coproduction Ateliers Médicis (Clichy-sous-Bois et Montfermeil) / Avec le soutien de la Ville de Paris dans le cadre de l’Olympiade culturelle, de la Fondation d’entreprise La Poste, de la Fondation Jan Michalski, de la Fondation SNCF, de la Fondation Humanités, Digital et Numérique et la Fondation Meyer pour le développement culturel et artistique / Résidences de création aux Ateliers Médicis (Clichy-sous-Bois) et au Nouveau Gare au Théâtre (Vitry-sur-Seine).
Durée : 1h30