ANTIGONE
« Beaucoup de choses sont terribles, mais de toutes, la plus terrible est l’homme. » Sophocle
Le geste d’Antigone – jeter une poignée de terre sur le cadavre de son frère, auquel le roi Créon a nié la sépulture – contient l’essence même de l’acte théâtral : réparer le passé à travers une action dans le présent. Quelles formes prendraient aujourd’hui cet acte performatif, reliant les morts aux vivants ? Comment recoudre ce que la loi d’Etat a déchiré ? Construit avec des artistes en exil ou ayant vécu un parcours de migration, Antigone souhaite réactualiser cet acte antagoniste et nécessaire, opposant au gouvernement des hommes l’obéissance aux valeurs de la Terre.
À l’heure du « délit de solidarité », des tensions identitaires et du fantasme d’un « grand remplacement démographique », il nous semble impératif de rappeler à nous-même ces lois universelles fondées sur l’éthique et le droit de la personne. La pièce de Sophocle sera donc l’occasion pour aborder des questions urgentes : que signifie réellement être une communauté ? Quel pacte lie les êtres humains, et quelle est la limite que ce pacte ne peut franchir ? Surtout, ces liens peuvent-ils exister sans être nourris avec des énergies spirituelles ?
ANTIGONE
D’après Antigone de Sophocle
Mise en scène Luca Giacomoni
Dramaturgie Linda Souakria
Traduction de Paul Mazon
Avec (distribution à venir)
Production Hagia Sophia / coproduction Artavism / Avec le soutien de ARTCENA, du CENTQUATRE PARIS, de l’Atelier des Artistes en Exil, l’Observatoire des Camps de Réfugiés et de la Fondation Humanités, Digital et Numérique.